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Un fort besoin d’accompagnement

Bien que l’ACS soit au départ une initiative développée sur le terrain par les agriculteurs, le besoin d’accompagnement est aujourd’hui une réalité.

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L’agriculture de conservation des sols fut avant tout développée par les agriculteurs eux-mêmes, désireux de faire évoluer leur système de production. Pendant une vingtaine d’années, elle s’est construite autour d’une puissante dynamique d’échanges entre agriculteurs, associations, une poignée d’experts, tous engagés et convaincus par cette nouvelle voie. Toutefois, repenser son système de production ne s’improvise pas. Selon notre enquête, 59 % des agriculteurs pratiquant ou envisageant de pratiquer l’ACS ressentent le besoin d’être accompagnés. Les distributeurs l’ont bien compris, ils ne peuvent être absents de cette nouvelle agriculture où ils ont un rôle d’accompagnement à jouer. Aussi bien, depuis quelques années les démarches distributeurs fleurissent.

41 % des agriculteurs ayant déjà entendu parler d’ACS déclarent que leur distributeur propose un accompagnement spécifique à ce sujet. De quoi laisser une marge de progression intéressante. Entre création et animation de groupes d’agriculteurs, mise en place de services dédiés et expérimentation, chaque distributeur peut, à sa façon, apporter sa pierre à l’édifice. La coopérative Agora est, par exemple, impliquée dans l’agriculture de conservation des sols depuis trois ans. Cette année, elle a axé sa plateforme innovation sur ce thème, avec des expérimentations en céréales, colza et couverts spécifiques, et des essais chez des agriculteurs. « Nous lançons également un programme d’accompagnement des agriculteurs avec huit techniciens dans chacune des huit régions de la coopérative, qui vont être spécialisés agriculture de conservation, précise Luc Vandeputte, responsable du service agronomique. Ils animeront chacun un groupe d’une dizaine d’agriculteurs intéressés par cette approche. »

Une implication controversée

Mais cet engagement de la distribution est parfois vu d’un mauvais œil par les précurseurs de l’ACS en France, comme un strict moyen pour récupérer leur clientèle. « Les distributeurs se moquaient de nous depuis le début, il y a maintenant une vingtaine d’années, alors qu’aujourd’hui ils récu­pèrent le sujet pour faire du business. Et finalement, ils se tournent vers nous pour qu’on les épaule, qu’on leur apporte notre expertise », s’agace François Mandin, président de l’Apad. Mais l’agriculture de conservation des sols n’est-elle pas avant tout une dynamique collaborative ? Côté distributeurs, on revendique cependant cette mission d’accompagnement et de promotion de solutions durables.

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